Longtemps interdite par l’Église, car considérée comme allant à l’encontre de la doctrine chrétienne, la crémation est acceptée par la religion depuis 1863. Pour autant, le recours à cette pratique funéraire est resté anecdotique en France jusqu’à assez récemment : 1 % en 1981, le tiers des funérailles en 2010, près de 50 % en 2020.
Dans le Morbihan, la crémation est actuellement en plein boom, avec un accroissement des demandes, environ 50 % dans le département et jusqu’à 60 % dans le pays de Lorient. Ainsi, ce sont entre 4 300 à 4 600 crémations réalisées sur une année.
Même si la crémation est désormais une pratique funéraire aussi courante que l’inhumation, sa mise en œuvre apporte son lot de questions. Faisons le point ensemble sur ce qu’il faut savoir sur la crémation dans le Morbihan.
Le fonctionnement d’une crémation
Aujourd’hui, tout le monde sait que la crémation consiste à brûler le corps du défunt afin de le réduire en cendres et que les cendres sont alors récupérées afin d’être remises à la famille ou aux pompes funèbres.
La première chose à savoir et qui surprend chaque année de nombreuses familles est que le cercueil est obligatoire, y compris pour une crémation. Ainsi, le corps du défunt est placé dans un cercueil (en bois ou en carton) puis est introduit dans un four crématiste permettant d’atteindre une température de 850°.
La deuxième chose à savoir est que seules les cendres du corps sont collectées et placées dans une urne funéraire. En effet, les cendres issues de la crémation du cercueil ne sont pas intégrées dans l’urne grâce à un système de cendrier. La famille récupère donc uniquement les cendres de l’être aimé.
Le cadre légal de la crémation
À l’instar de l’inhumation, la crémation doit être réalisée dans un délai de 6 jours au plus tard après le décès ou de l’arrivée du corps en France en cas de décès à l’étranger ou dans les collectivités d’outre-mer.
En outre, il faut savoir que seuls les crématoriums sont autorisés à réaliser une crémation. Aussi, les pompes funèbres sont seulement chargées de l’organisation de la crémation (demande d’autorisation, transport du corps, intermédiaire avec le crématorium, etc.).
Actuellement, le département du Morbihan compte trois sites : le crématorium de Plescop-Vannes, le crématorium de Noyal-Pontivy et le crématorium Kerletu à Lorient. Cependant, pour faire face à la demande croissante dans le département, deux autres crématoriums doivent voir le jour à Ploërmel et à Allaire.
Le devenir des cendres funéraires dans le Morbihan
Autre fait assez mal connu des familles, il n’est plus possible de conserver les cendres du défunt chez soi. Pour des raisons éthiques quant au devenir des cendres d’être humain, une loi de 2008 relative à la législation funéraire a conféré aux cendres un statut et une protection comparables à ceux accordés à un corps inhumé, et ce à des fins de respect et de dignité.
Néanmoins, outre une conservation dans un columbarium au funérarium, et contrairement à une idée reçue, la dispersion en pleine nature (sous conditions) y compris en mer, ou dans un jardin du souvenir est toujours autorisée.
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